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 L'église

 

Le village possédait plusieurs Eglises et en 1641 l’ancienne église médiévale située en bordure du cimetière à 250 m au sud-est du village a été abandonnée par les habitants pour l’église paroissiale actuelle au centre du village dédiée à Saint Martin.

Il ne reste de l’église primitive que le mur-clocher dont la partie supérieure en briques est percée de deux ouvertures en plein cintre pour loger les cloches ainsi que les traces d'arrachements des murs gouttereaux.

 

L’Eglise Saint-Martin de Lagardiolle est une « petite » église de campagne du Lauragais Tarnais et ne présente pas un très grand intérêt architectural mais renferme un certain nombre de «trésors patrimoniaux» dont l’une des 80 fresques peintes par Nicolas (Nicolaï) GRESCHNY dans le Sud et le Sud-ouest de la France. 

 

 

Une Croix de Malte gravée en méplat sur une ardoise au seuil de l’église rappelle les Hospitaliers de Saint-Jean mais aucun document dans les Archives Paroissiales, Communales, Départementales ne permet de savoir si les Chevaliers de Malte ont séjourné à LAGARDIOLLE alors que leur présence à ARFONS est connue. Il serait intéressant de pouvoir dater cette Croix de Malte pour étayer cette hypothèse.  

 

 

Au-dessus du porche se trouvent trois niches « habitées » par trois statues. Au centre la Vierge Marie couronnée, à sa gauche Saint-Jean avec ses attributs l’Aigle et le parchemin, à sa droite Saint Joseph. 

Sur le sommet, Saint Martin évêque de Tours ayant donné le vocable à l’église de Lagardiolle domine l’édifice par sa présence protectrice. 

 

 

 

En entrant dans l’église la magnifique porte en bois finement restaurée et ajourée sur chaque battant d’une grille décorée de motifs à symbolique religieuse donne accès à la nef; Sur la droite le bénitier des fonds baptismaux est en grés.

 

 

 

La cloche

L’église Saint-Martin de Lagardiolle possède une seule cloche installée dans un petit clocheton bâti au-dessus de la porte d’entrée datant de 1769 (date gravée sur la cloche). Avec un diamètre de 71,3cm et un poids estimé à 212 kg, elle donne la note DO 4 (nuance haute).

Suspendue à un joug droit en bois, elle sonnait autrefois en volée balancée mais depuis son électrification, elle est en poste fixe et seul un électro-tinteur extérieur est utilisé pour les sonneries automatiques. Il suffirait de remettre une corde au bras de traction, toujours en place sur le joug, pour la faire balancer à nouveau et lui redonner l’ampleur sonore qu’elle a perdue.

 

LA DEDICACE : FRANCOIS BOVTES CVRE RAYMOND PEMARTY IEAN SOLOMIAC CONSULS 1769

LE FONDEUR : AVERON CASTEL

D’après les dédicaces inscrites sur la cloche, le fondeur Toulousain Vincent AUBRON semble s’être associé avec un nommé CASTEL, fondeur à Montpellier pour la fonte de cette airain. En l’état actuel des inventaires réalisés jusqu’à ce jour, ce serait la seule cloche du Département du Tarn réalisée par ce fondeur (JP Carmes). 

On peut voir sur la cloche des ornements décoratifs, le sceau du fondeur ainsi que des représentations chrétiennes dont Saint Martin. 

 

 Avant son électrification par la Maison BODET, la cloche qui ne porte pas de nom avait un battant actionné à la main à l’aide d’une corde.

 La dernière « campanière » a été Mme Rose BERTHOUMIEU qui sonnait la cloche 3 fois par jour : Matin, Midi et Soir.

 

Les vitraux

 

 

 

 

  

 

 

 

Jean- Claude IZARD a réalisé 4 vitraux pour l’église Saint- Martin de LAGARDIOLLE, tous les quatre étant situés dans la nef en vis-à-vis : 2 bleus au nord et 2 jaunes au sud

Sculpteur à l’origine, Jean Claude Izard vient en 1959 à l’Abbaye d’En Calcat, pour y apprendre auprès du peintre verrier et fresquiste Dom Ephrem Socard, la technique du vitrail en dalle de verre éclaté. Il participe à la vie et à la réalisation des œuvres de l’atelier tout en recevant l’enseignement d’un Maître Verrier.

 Mise au point dans les années 1928-1930 par Jean GAUDIN, la technique de la dalle de verre a connu un formidable essor dans les années 1960 avec de formidables réalisations, tant religieuses que particulières.

 Jean Claude IZARD imagine un vitrail comme une toile, un tableau, une peinture abstraite ou figurative dont les éléments sont des morceaux de verre au lieu et place de la peinture :

 « Le vitrail en dalle de verre s’apparente à la musique, emprunte ses rythmes, ses sonorités, ses timbres. En résonnance avec les jeux de brillance et de vibrations des vitraux gothiques situés si loin de l’œil qu’ils en deviennent abstraits, le vitrail en dalle est dans la continuité de la lumière».

 « Notre métier est fascinant et aventureux. C’est une recherche captivante à tous les stades du travail. Il est indispensable d’abord de penser le vitrail en situation dans le respect des données architecturales, la perspective, l’éloignement, l’orientation et à partir de là, il est possible d’inventer la maquette».

 

La fresque

  

Le trésor de l’église de LAGARDIOLLE est sans conteste, le chœur avec ses fresques murales réalisées par Nicolaï GRESCHNY en 1964. A la demande du Père PRIVAT, Curé de la paroisse qui voulait réhabiliter le chœur de l’église, Nicolaï entreprit ce « chantier » et œuvra pendant plusieurs mois, tout en résidant au Presbytère.

La fresque est une technique particulière de peinture murale dont la réalisation s'opère sur un enduit appelé  «intonaco» avant qu'il ne soit sec. Le fait de peindre sur un enduit qui n'a pas encore séché permet aux pigments de pénétrer dans la masse et aux couleurs de durer plus longtemps qu'une simple peinture en surface sur un substrat. Son exécution nécessite une grande habileté et se fait très rapidement entre la pose de l'enduit et son séchage complet.

 

Le tryptique est composé de 3 fresques :

 

 

La fresque de gauche représente en deux parties « La Ligature d’Isaac » connu sous le nom de «Sacrifice d’Abraham ».

 

 

 

 

 

 

Au centre le Christ Pantocrator, représentation privilégiée de l'art byzantin qui montre le Christ en buste tenant le livre des Saintes Écritures dans la main gauche et levant la main droite dans un geste d'enseignement.

 

Il est entouré à sa droite par sa mère la Vierge Marie et Saint-Pierre, gardien des Clefs de l’Eglise Chrétienne Catholique, et à gauche-Jean Baptiste et Saint-Martin, patron de l’église de LAGARDIOLLE.

 

 

 Le troisième tableau représente la rencontre entre ABRAHAM et MELCHISEDECH uniquement peint dans 2 églises dont Lagardiolle

 

 

 

 

  

Nicolaï GRESCHNY a peint sur les boucliers de l’armée d’Abraham trois croix distinctes:

 

·         La Croix Occitane en hommage à la Commune de LAGARDIOLLE au cœur d’Occitanie

 

·         La Croix Orthodoxe Russe à huit branches avec une fleur représentant le Christ

 

·         La Croix en blanc sur bouclier bleu en référence au « patron » de l’église de LAGARDIOLLE

 

En peignant ces fresques murales dans le chœur de l’église Saint-Martin de LAGARDIOLLE, Nicolaï GRESCHNY tout en respectant la religion chrétienne catholique a voulu rappeler ses origines «russes» et affirmer sa foi. Il signe de son nom orthodoxe russe ce triptyque en 1964, après des mois passés auprès et chez les paroissiens qui lui offrirent, à tour de rôle, gîte et couvert

 

 

 

Le père Gilbert ASSEMAT a fait connaître les fondements artistiques et théologiques de l'art de Nicolaï GRESCHNY, natif de Tallin en Estonie et descendant d'une lignée de peintres d'icônes. Les fresques de Nicolaï GRESCHNY sont un Hymne à l’Amour Eternel en Dieu et à la Fraternité des Hommes.

 

A découvrir Les fresques de Greschny et l'association des amis de Nicolaï Greschny